Le trading, soit la spéculation à court terme sur les marchés financiers, est un travail qui consiste en grande partie dans la maîtrise des probabilités, et dans ce sens est proche, mais pas semblable aux jeux de hazard (ex: Jeux de casino, de grattage, de pari sportif etc...).
Dans ce sens le trading est en mesure de créer une dépendance aux récompenses aléatoires. J'avais déjà maladroitement évoqué ce genre de phénomène sur mon autre blog "Trader-on-the-floor", mais je dispose, désormais, de plus d'informations.
La neuro-économie nous montre le fonctionnement du cerveau aux récompenses aléatoires propres aux jeux de hazard.
Lorsque les traders ou autres joueurs à jeux de hazard (ex : Loto, PMU, Poker, etc...) Les gains donnent une sensation de bien être, de satisfaction, provoqué par la poussé d'endorphine produite par le cerveau.
En fait l'argent agit sur le cerveau des hommes comme la nourriture agit sur le cerveau des animaux.
Wolfram Schultz, neurophysiologiste à l'université de Cambridge (Royaume Uni) s'est spécialiser dans l'étude de la dopamine, un neurotransmetteur qui permet aux animaux et à l'homme de déterminer quel action entreprendre pour obtenir une récompense au bon moment. La dopamine est produite dans la partie la plus ventrale du cerveau, là où la machinerie neuronale est reliée à la moelle épiniène. Parmi nos 100 milliards de neurones, ceux qui la produisent représentent bien moins d'un millième de 1 %. Mais cette infime portion exerce un immense pouvoir sur nos décisions d'investisseur ou de traders.
La dopamine agit sur l'ensemble du cerveau. Quand les décharges des neurones dopaminergiques augmentent, ce n'est pas pour atteindre une cible particulière. Comme un feu d'artifice projetant des lumières tous azimuts, elles se propagent à toutes les parties du cerveau qui transforment la motivation en décision, et cette dernière en action. Il faut à ces neurones moins de 20 centièmes de seconde pour disperser leur décharges de la base du cerveau vers les centres de décision.
Wolfram Schlutz et Peter Dayan ont fait trois découvertes majeurs sur la dopamine et la récompense.
1-Une recompense qui correspond à vos attentes laisse vos neurones dopaminergiques dans une sorte d'équilibre, en maintenant leurs décharges à un état de repos, à raison de 3 salves par secondes. Obtenir ce que vous voulez n'est pas passionnant. Cela explique que les drogués aient un besoin impérieux d'une dose toujours croisssante pour obtenir ce même plaisir et que les traders rêvent sans cesse de cours augmentant rapidement, avec une accélération certaine ou une croissance accéléré des gains. Il leur faut chaque fois un plus grand succès afin de maintenir le même niveau d'activité neuronale.
2- Un gain inespéré embrase le cerveau. En étudiant les réponses cérébrales des singes à une récompense (Similaire à un gain financier) telle que une petite gorgée de jus de fruit ou un morceau de banane, Schluzt a confirmé que lorsque la récompense est une surprise, les neurones dopaminergiques déchargent plus longtemps et plus intensément que quand l'animal en est averti. Si vous avez fait un gain financier (un beau coup), vos neurones dopaminergiques vont bombarder le reste de votre cerveau. La libération de dopamine àprès une récompense imprévu nous fait désirer prendre plus de risque.
3- Si la récompense que nous attendions ne se matérialise pas la dopamine se tarirait. En somme les neurones dopaminergiques augmentent si vous observer un signal de gain financier où toutes autres récompense. Mais si vous ne réussisez pas à obtenir le gain attendu , elle s'arrète instantanément et voutre cerveau est privé de la "piqûre" de dopamine. Votre cerveau se trouvera face à un vide motivationnel un peu comme si quelqu'un à un drogué son aiguille au même moment où il s'apprête à se faire une injection.
Hans Breiter spécialiste des neurosciences à l'université de médecine de Harvard compare l'activité du cerveau de cocaïnomanes au cerveau d'un trader attendant la rentabilité d'un pari financier. La similitude n'est pas simplement surprenante, elle fait froid dans le dos. Posez côte à côte les images IRM et comparez-les. Elles sont pratiquement superposable. En d'autres termes dès que vous obtenez de bons rendements sur quelques trades, il se peut que votre cerveau comme celui d'un drogué, sauf que la substance dont vous seriez dépendant ne serait pas l'alcool ou la cocaïne, mais l'argent.
Sources : Gagner en bourse grâce à la neuroéconomie de Jason Zweig (Gutemberg Science) ; Psychologie des grands traders de Thami Kabbaj (Erolles)
Grand spectacle
Il y a 2 ans
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